Ne pas confondre INSOUCIANCE avec INCONSÉQUENCE

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Oublier ses soucis est-ce faire fi des conséquences de ses actes ?

Nous nous plaignons souvent d’être submergés par les soucis. Parfois la mémoire de l’instant présent nous revient, apportant la force d’oublier nos préoccupations et nous donnant l’envie spontanée d’apprécier le moment et d’agir comme si nous étions des enfants, heureux et libres de vivre. Seulement voilà, bien souvent au dernier moment, nous ne nous permettons pas d’adopter une telle attitude inconséquente, de peur de passer pour quelqu’un d’irresponsable.

Pourtant, la présence constante de nos soucis à l’esprit nous limite, car elle nous ampute d’une partie de nos facultés de réactions et de discernement. Elle diminue la qualité de nos engagements et de nos réponses et mine nos relations avec les autres. Dans ce cas, un voile d’illusion obscurcit suffisamment notre regard, pour nous faire croire qu’oublier ses soucis ne serait-ce qu’un instant, relève de l’irresponsabilité et de l’inconséquence. Oublier ses soucis signifierait donc oublier les conséquences de ses actes. Comme si, oublier ce qui nous limite était synonyme d’oublier ses responsabilités. Se laisser dominer par ses soucis n’est-il pas en fin de compte, leur abandonner la responsabilité des conséquences de nos actes ? Ce qui produit exactement l’inconséquence que nous avions tendance à imputer à l’insouciance.

Oublier nos problèmes n’est pas synonyme de s’oublier, mais au contraire de se retrouver vraiment et de s’autoriser à être Celui que nous sommes en réalité, en pleine possession de ses moyens, disposant d’un accès direct à ses ressources, enfin débarrassé l’espace d’un moment, du voile d’illusion limitant et débilitant des soucis ! Se permettre d’être insouciante ou insouciant, n’est-il pas le plus souvent s’offrir un moment de joie qui donne une couleur et une force inattendues à nos engagements quotidiens ?

Cette joie imprévue provoque parfois une prise de conscience qui change notre regard, élargit notre conscience et nous montre la situation sous un angle nouveau, pouvant même apporter une solution à nos soucis oubliés. Mais, attention ! Sommes-nous prêts à accéder à un point de vue tout neuf ? N’est-ce pas accepter le risque de ne plus voir la vie exactement de la même manière qu’avant, et ainsi d’abandonner ses repères ?

Savoir être insouciante ou insouciant, n’est-ce pas tout simplement aimer le moment présent bien plus, que craindre ou avoir peur d’être inconséquent ou de passer pour irresponsable ?

 

« La vraie générosité envers l’avenir, c’est de tout donner au présent ».
Albert Camus

 

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